Cette année, j’ai tenu une de mes résolutions : Lire d’avantage, lire des livres, des romans, des essais…. Lire !
A l’heure du constat, je suis assez satisfaite de moi. J’ai réussi à tenir les objectifs, mais surtout j’ai renoué avec le plaisir.
Sans vraiment le faire délibérément, je constate un fil conducteur, des thèmes récurrents, … souvent des histoires de femmes, de mères. Hasard des recommandations sans doute… J’ai attaqué l’année sur une recommandation du masque et la plume : “Billy Wilder et Moi“. Ce livre est purement un petit bijou.
Il nous enveloppe, avec la même langueur, la même nostalgie, pour des jours radieux enfuis, que le film “Fedora”, qu’il narre par petites touches ciselées.
Fedora, le dernier film de Billy Wilder
Quand on est cinéphile, et grande admiratrice de l’âge d’or d’Hollywood, comment ne pas s’identifier à Calista, l’héroïne du livre (j’avais écrit film, oups lapsus). Qui, mère de jeunes adultes quittant le cocon, fait le point sur sa vie. Compositrice de musique de films à succès, elle se remémore une folle et grande aventure de jeunesse, lorsque le hasard la fit devenir assistante traductrice sur le film crépusculaire et testamentaire de Billy Wilder.
“Fedora” se tourna en Grèce, en France et en Allemagne. Périple hommage pour son réalisateur Billy Wilder, juif d’origine autrichienne qui avait fui son pays à l’arrivée du nazisme dans les années 30.
Un roman léger et ample pour parler de la vie, tout simplement
Que nous dit ce roman ? Il parle de choses universelles : la vie est faite de grands malheurs, de foules de petits bonheurs, de hasards, de rencontres magiques, de chance, de liens d’amitié indéfectibles; Il nous dit que l’humour se niche partout, même sur une barque grecque, que l’amour de son pays passe pas l’attachement à sa cuisine, même si l’on est américain fan de cheeseburger, que l’on peut chercher sa mère de manière désespérée et désespérante mais y donner du sens et de l’art, que le cinéma est donné avant tout pour divertir et faire rêver…Que c’était mieux avant….. pour nombre de ces choses, oui, sans contexte !
Nouvel Hollywood : la fin de l’Age d’or du cinéma glamour
Tout cela est traité de manière si fluide et si limpide qu’on s’imagine très aisément sur cette ile grecque au large de Corfou, sous le soleil écrasant , qui rend les gens plus beaux et chaque instant plus intense. Alors, quand on y croise, Marthe Keller, au sommet de sa beauté, Henri Fonda impérial, William Holden, Al Pacino, l’évocation de la génération « montante » du nouvel Hollywood, Spielberg, Coppola….et foule de petites anecdotes sur l’industrie du film, le bonheur cinéphilique est complet.
Un film nimbé de mystère
J’avais vu le film, il y a quelques années. J’étais tombée dessus par hasard, alors qu’il avait déjà démarré. Et je ne comprenais absolument pas ce que j’avais sous les yeux. Mais j’avais été littéralement happée par une ambiance envoutante pleine de mystère et de nostalgie. La lumière, le rythme, rien n’étais comparable à aucun autre film.
Je l’avais trouvé très mélancolique. Je ne l’ai jamais vu en entier. J’ai eu l’occasion de le revisionner dès le début, mais cela m’a paru trop triste à l’époque. Pas le bon moment sans doute. La lecture de ce livre m’a réconciliée avec cette histoire du temps qui passe et qui laisse des traces de beauté derrière lui.
Marthe Keller
Actrice principale de “Fedora”, mentionnée dans le livre pour son approche de la mise en scène de Wilder, mais aussi pour son petit ami de l’époque, un certain Al Pacino….
Je suis fan de cette actrice inclassable, à la classe folle. J’ai eu l’occasion de l’entendre en interview dans Boomerang du 8 octobre dernier. Elle y est si drôle. Elle parle de Hollywood, du cinéma en Europe, de son Allemagne natale, de la danse « la danse, c’est la liberté ».