A l’heure de la rentrée, dans un contexte de conditions de travail mouvantes, il est certainement temps de repenser sa façon de travailler et ses rythmes de travail.
Comment pourrait-on définir le slow working ?
Il s’agit d’une philosophie de travail qui s’inscrit dans la droite lignée du slow food. Né dans les années 1980 en Italie, ce mouvement a essaimé dans toutes les sphères de la vie, des voyages (slow travel) à l’alimentation (slow food) jusqu’au monde de l’entreprise. Avec le “slow working”, l’idée est de repenser son rapport au travail et sa gestion du temps. L’objectif est d’être efficace sans s’épuiser, d’atteindre ses objectifs en travaillant plus lentement. Plus qu’une philosophie, c’est une révolution douce, qui s’oppose à ce que l’on a pu voir au cours des dernières décennies dans les entreprises. Plutôt que le court-termisme, le culte de la performance et le multitâche, nocifs pour la santé, le slow working remet le travail à sa juste place. Il privilégie la qualité à la quantité.
Concrètement, comment tendre vers le slow working ?
D’abord, en réhabilitant des temps de réflexion dans son planning. Il faut s’interroger sur le temps que l’on consacre aux tâches qui nécessitent de la réflexion. Puis consacrer au moins 1 heure par semaine à une vraie prise de recul. L’idée n’est pas de réfléchir pour réfléchir, mais de sortir la tête du guidon pour mieux gérer les priorités et se préparer.
Ensuite, le slow working nécessite de s’accorder de vrais temps de pause. Souffler n’est pas un luxe, car il est impossible d’être non stop en situation de sur-activité. Les temps d’inaction, qui permettent de penser à autre chose, sont indispensables. Cela a été prouvé en neurosciences : le cerveau a besoin de se mettre en pause pour se régénérer et nous permettre de retrouver une meilleure faculté d’écoute et de concentration. Des micro-pauses régulières suffisent pour récupérer de l’énergie et mieux tenir le rythme dans la durée. C’est l’idée du marathon, plutôt que celle du sprint continu, que l’on nous demande bien trop souvent d’adopter, et qui ne fonctionne pas. A vous d’adapter votre planning en conséquence : petite méditation du matin, micro sieste à l’heure du déjeuner? Vous connaissez vos biorythmes et vos moments privilégiés pour travailler ou vous reposer…
Enfin, le slow working consiste à focaliser son attention sur une tâche, lors de temps dédiés. Il faut mettre les distractions de côté, et revenir sur du monotâche. Le cerveau ne peut pas faire deux choses à la fois : ce jonglage permanent est énergivore et vous fait perdre en efficacité. En se concentrant sur une seule tâche, le rendu sera de meilleure qualité. Ainsi que votre moral! Essayez d’éloigner votre smartphone et concentrez votre effort sur des périodes courtes : des plages de 20 à 25 minutes !
Comment faire du monotâche quand on vous demande de faire du multitâche ?
Il est parfois important de rentrer en négociation, d’expliquer à sa hiérarchie que l’on ne peut pas toujours tout faire, et de se mettre d’accord avec elle sur ce qui est prioritaire.
Prendre son temps, quand on a des délais à tenir, est-ce vraiment réaliste ?
L’objectif n’est pas de travailler lentement tout le temps, mais d’adapter son rythme à ce que l’on fait, d’instaurer un meilleur équilibre entre action et réflexion. Il est possible d’être efficace dans un temps court, sans s’épuiser en voulant aller vite. Tel est l’enjeu, face au burn-out : nous pourrions travailler 15 heures par jour, mais à quel prix ? Plutôt que de travailler plus longtemps ou plus vite, il est préférable de travailler mieux, d’une façon plus stratégique.
Il est indispensable de s’interroger sur sa relation au travail, afin de préserver un équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle. Aucun travail, aussi valorisant soit-il, ne mérite que l’on mette sa santé au second plan.