Pour moi, Joséphine Baker, c’est la femme dont me parlait souvent ma grand-mère .
Mon premier souvenir d’elle, ce fut donc en tant que mère adoptive d’une tribu de 12 enfants. La fameuse tribu « arc en ciel ». C’était cela qui nous fascinait dans la famille.
Et puis , en grandissant, j’ai découvert un autre pan de sa vie, au travers de photos d’une femme superbe, danseuse dénudée, parée d’une ceinture de bananes ! A l’époque cela m’avait paru terriblement étrange. Exotique, mais bizarre. Récemment, j’ai entendu une journaliste comparer cette posture à celle de l’amazone Beyoncé !
Quelle ne fut ma surprise, bien des années plus tard, en écoutant un podcast d’histoire de découvrir sa bravoure et son passé de résistante de haut vol. Cette femme fut véritablement une héroïne.
Engagée pour la France, son pays d’adoption
Le calot posé de travers sur la tête, les bras croisés qui laissent voir ses ongles vernis, Joséphine Baker assume sa séduction tout en arborant fièrement sur sa poitrine la médaille de la Résistance. Quelques années plus tard, une autre photo prise en 1961 montre la même Joséphine Baker qui vient de se voir remettre la Légion d’honneur et la Croix de guerre dans son château des Milandes, en Dordogne. Ce château où, sous l’Occupation, cette Afro-américaine devenue française collectait des renseignements et cachait des armes.
On a du mal à imaginer que cette femme au sourire éclatant, qui croule sous les décorations, fut en 1925 la danseuse géniale qui fit scandale dans la Revue Nègre au Théâtre des Champs-Elysées à Paris. La jeune Américaine du Missouri qui, pour satisfaire l’exotisme d’une Afrique fantasmée, dansait quasiment nue, une ceinture de bananes autour de la taille, en roulant malicieusement des yeux.
La Joséphine Baker qui entrera au Panthéon en ce mois de novembre 2021, c’est tout cela : la femme libre, la résistante, mais aussi l’artiste du music-hall et la combattante contre le racisme et l’antisémitisme qui rêvait d’une fraternité universelle.
Pour découvrir son histoire, c’est ici.