Tendance SLOW – Et vous, quel “Slow consommateur” êtes vous ?
De nouvelles tendances de consommation émergent : batch cooking*, glamping, flygskam. Derrière ces noms barbares, un point commun: l’envie de ralentir et de retrouver un rythme plus naturel. Marques et enseignes doivent s’adapter à des clients en demande de produits plus durables et authentiques. Mais comment ralentir sans perdre sa relation ? Focus sur quelques secteurs d’activité concernés.
La SLOW FASHION
Conscients de l’impact environnemental causé par le secteur de la mode, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la Slow fashion, notamment en choisissant des vêtements de seconde main.
Le mouvement vient en miroir de la celui de la Fast fashion, ou “mode éphémère”, segment de l’industrie vestimentaire qui se caractérise par le renouvellement très rapide des vêtements proposés à la vente, plusieurs fois par saison, voire plusieurs fois par mois. Cela implique donc des prix très bas, rendus possibles par l’emploi d’une main d’œuvre étrangère à des conditions précaires.
Pour réagir à cette nouvelle tendance de consommation, plus durable, on peut citer l’exemple de Kiabi et de son programme RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise) Kiabi Human . Objectifs : produire moins et mieux . Produire moins, le « juste nécessaire», en s’appuyant sur la data pour mieux prédire les ventes, mais aussi produire « mieux », en limitant l’empreinte carbone laissée par les 320 millions de pièces vendues chaque année. Kiabi compte déjà 5% de produits écoconçus dans son offre, vise 30% en 2020, 70% en 2025 et 100% en 2030 .
Dans un tout autre registre, j’ai eu la chance de visiter il y a deux ans, alors que le concept d’upcycling pointait tout juste le bout de son nez, le show room des Résilientes, l’atelier design d’Emmaüs, qui allie recyclage et solidarité en confiant le travail à des personnes en grande fragilité économique. Le plus souvent, des femmes … Les plus connues de leurs créations sont les mini tabourets à base de livres recyclés. Pour ma part, j’avais craqué pour un petit coussin bleu.
Pour en savoir plus sur les Résilientes, c’est ici.
La SLOW FOOD
Comme son nom l’indique, ce mouvement vise lui à combattre la mondialisation dans le secteur de l’agroalimentaire en défendant un art de vivre basé notamment sur la consommation de produits locaux. Le retour aux sources, au goût et au local .
En quête d’un rythme plus lent et d’une maitrise de ce qu’ils mettent dans leur assiette, une des tendances adoptée par les consommateurs est le « batch cooking », qui consiste à passer 2 heures (ou plus 🙂 ) le dimanche à cuisiner des plats pour toute la semaine. L’envie d’une alimentation plus équilibrée plus naturelle se conjugue avec simplicité et efficacité, et vise également à gagner du temps en cuisine et économiser le gaspillage.
Ndr. Je ne sais pas vous, mais ça me semble tout droit sorti, ou plutôt devrais je dire “recyclé” de conseils de “grand mère” ou de” bon sens” selon le point de vue….
La SLOW TECH
A ce jour, 27% des français ont déjà acheté un mobile de seconde main. La course pour posséder la dernière génération de téléphone serait elle en train de ralentir ? 368 millions de smartphones ont été vendus dans le monde au deuxième trimestre 2019, contre 374 sur la même période en 2018. Soit une tendance d’environ -2%. Pour exemple, Fnac Darty,surfe sur l’attente d’une plus grande durabilité en proposant désormais un indice de réparabilité sur les ordinateurs portables afin d’aider ou d’orienter les consommateurs dans leur choix. Pour lutter contre l’obsolescence programmée, le groupe publie aussi une baromètre du SAV qui s’incarne par un label, le choix durable, apposé sur les produit les plus fiables.
Aider les clients à conserver leurs produits le plus longtemps possible, c’est surement un des nouveaux défis pour les marques .
Retrouver cette approche nouvelle dans cette chronique radio consacrée à la pollution numérique et la durée de de vie de nos appareils : c’est ici.
Le SLOW TOURISME
FLYGSKAM – en suédois, la honte de voler – est le nom d’un mouvement incitant à refuser les déplacements en avion au profit du train. Bien avant que les avions ne soient cloués au sol par la crise du Covid, ce mouvement avait déjà eu un large impact sur le trafic aérien mondial, notamment auprès des Millénials. Il contribue à faire évoluer les comportements et encourage les envies d’un slow tourisme. Partir moins loin, prendre le temps de faire des rencontres, retrouver un rythme plus proche de la nature.
Cette tendance s’est retrouvée de fait, au premier plan depuis la crise sanitaire dans nos questionnements quant à l’utilité des voyages d’affaires à outrance, de la profusion de vols low-cost, et de l’impact environnemental du tourisme de masse.
S’adonner au slow tourisme ne signifie pas pour autant renoncer à son confort. Un terme émerge par exemple pour désigner une nouvelle pratique : le « glamping » , contraction de glamour et camping. Cette tendance connaissant une forte croissance en France, les campings de 4 et 5 étoiles concentrent à présente 50% de la fréquentation alors qu’ils ne représentent que 15% de l’offre (chiffres pré crise sanitaire).
Le SLOW ADVERTISING
La culture du chiffre est très présente dans la communication digitale et c’est plutôt une bonne chose mais il y a parfois des effets excessifs. A force de vouloir faire plus, on peut finir par en oublier de faire mieux et se faire gagner par une culture du chiffre biaisée qui vise à maximiser des volumes, quitte à perdre le sens. Je suis convaincue de cela, j’en ai même fait un manifeste ! Le slow content est une tendance stratégique en communication qui vise à réduire le nombre de parutions, et donc la pollution numérique, au profit de contenus plus riches en expertises.
Vous le voyez, la tendance Slow se glisse dans de nombreux secteurs de la notre vie. Elle répond aux aspirations de nouvelles générations en quête de sens mais aussi à celles de tous les “consommateurs” sensibilisés aux sujets d’environnement, de conditions de vie des agriculteurs, des acteurs du tourisme, des travailleurs des pays émergeants. Il n’est pas question de décroissance, mais de croissance réallouée, au profit d’une meilleure qualité de vie.