Le monde d’après : vers une société du Care ?

On assiste aujourd’hui à l’éclatement d’un modèle de société, aussi bien national qu’à l’échelle planétaire, où un événement résultant de “la norme sociale la plus basse” (marchés alimentaire de Wuhan) fait basculer le monde. En bout de chaîne des événements, apparaît une constante : la mise en lumière des métiers du soin, hissés au premier plan quand ce n’est pas au rôle de héros!

Le Care selon la philosophe Cynthia Fleury

AIDANTSA l’heure où les penseurs, mais aussi les politiques, les associations, les entreprises amorcent une réflexion sur « le monde d’après », je vous propose de retrouver les grandes lignes de l’Interview de la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, qui expose les principes et enjeux de la société du Care.

La société du Care, concept basé sur le « Prendre Soin », est une société où l’on comprend que nos interdépendances sont des forces, qui vont permettre de transformer le monde de façon plus créative et plus solidaire, et dans laquelle ses différents corps de métiers sont valorisés.

Le « Care » parle de santé, bien sûr, mais recouvre un champ bien plus vaste qui convoque et intègre les principes de : Solidarité, Proximité, tout ce qui peut faire lien, et permet de mieux vivre ensembles, entre Humains et plus largement, dans le monde du Vivant.  

Le « Care » doit gagner en reconnaissance, symbolique, sociale mais aussi monétaire.

care

Au premier niveau, le cercle des médecins est le plus visible, le plus reconnu et donc, le plus valorisé, alors qu’au dernier plan, on retrouve des métiers dits de proximité, comme les aides à domiciles, ou les assistantes en Ephad, dévalorisés car jugés « ordinaires », voire « naturels ». On est frappé aujourd’hui de constater à quel point ils sont centraux et nécessaires.  

Avec la notion de Care, on entre dans une société de culture moins compétitive, plus solidaire, mais aussi plus à l’écoute du vivant. Que ce soit dans la prise en compte du bien-être animal ou de l’exploitation des ressources naturelles.

Les théories du Care

La notion de Care a été lancé et vulgarisé dans les années 50 par D.  Winnicott, pédopsychiatre, qui théorise la notion du « holding », soit la préoccupation primordiale de la mère : porter un bébé.

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Caroll Gillian, Philosophe du Care

Dans les années 80, elle est reprise par la philosophe américaine Caroll Gilligan qui propose alors une « approche genrée du bien », selon laquelle les activités du « prendre soin » seraient « naturellement » dévolues aux femmes.

Sa contemporaine, Joan Tronto, prône, elle, la dimension globale et politique du Care, celle qui permet d’habiter et réparer le monde, en intégrant toutes les composantes du Vivant.

Je vous laisse découvrir l’intégralité de cette interview qui suggère la notion de « Mondialisation Providence ». Si cette crise peut favoriser l’émergence d’idées nouvelles et positives pour préparer la société de demain, j’espère qu’elle en puisera en grand nombre dans ce mouvement de pensée global et humaniste.

 

« Pour les soignantes », la tribune de Martin Winkler parue dans le magazine “Elle” fait écho à la théorie de Caroll Gillian.

À l’heure où le personnel hospitalier affronte une crise sans précédent, le médecin et écrivain Martin Winckler nous adresse un véritable plaidoyer pour les professionnelles de santé : « Dans tous les services, les soins sont délivrés par une équipe d’aides-soignantes, d’infirmières, de sages-femmes, d’orthophonistes,de psychomotriciennes. Les hommes, eux, trop souvent, soignent avant tout leur carrière ». Retrouvez ici, l’article  « Pour les soignantes ».

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